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aux dessins de David, de Regnault, d’Ingres, se substitue au genre académique. De leur côté, les poètes cherchent leur inspiration dans la nature. « Tout ce qui est dans la nature est dans l’art », déclare Hugo. On prêche l’individualisme, la liberté dans l’art. On veut être soi et, pour « faire plus vrai », on se « confesse ».

À leur tour les parnassiens, imbus des doctrines positivistes en faveur vers 1869, combattent les romantiques pour les mêmes principes. « Vos Orientales et vos Guzla, disent-ils, sont des créations instantanées de votre imagination folle. Vous ne savez ni imiter, ni « ciseler le vers comme une coupe », très froidement. Vous écrivez mal et vous falsifiez la nature. Au lieu de vous établir centre des choses, apprenez à voir objectivement. Regardez, puis traduisez, et voilà tout ». « Désormais le génie consistera à ne rien préjuger, à ne pas savoir qu’on sait, à se laisser surprendre par son modèle à ne demander qu’à lui comment il veut qu’on le représente »[1].

Et puis il y a aussi les symbolistes[2]. Au nom du

  1. Fromentin, Les Maîtres d’autrefois.
  2. Je dis comme tout le monde romantiques, parnassiens, symbolistes. Mais une fois pour toutes qu’à travers ces épithètes trop générales et trop vagues on veuille bien discerner des individualités. Je ne sache pas que des romantiques aient existé qui n’aient pu s’appeler, en partie du moins, parnassiens ; ni qu’on rencontre aujourd’hui des poètes qui ne soient, — étant