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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/175

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« Petit ou grand, humble ou superbe, aucun cours d’eau
N’est dédaigné, s’il accomplit, lorsqu’il arrive
À l’Océan, le sacrifice de ses rives,
Où gazouille le chant limpide des oiseaux.


« Car ton esprit est large, ô mer, mer généreuse !
Tu conçois la synthèse en ton sein libéral
Et chaque affluent vient jusqu’à ton littoral
Fraterniser selon ta ferveur amoureuse.


« Car ton esprit est bon. Tes humides vapeurs
Montent dans la nuit calme, et la fraîche rosée,
Qui gemme les gazons de perles irisées,
Est comme la moisson féconde de tes pleurs.


« Tu permets au baiser arrogant des carènes
D’effleurer dans leur vol ton visage mouvant,
Et tu sais enfermer dans l’haleine du vent
Un peu du souffle pur et subtil des sirènes.