Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/207

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« Père, ne donne pas accueil
Au dernier cri de ton orgueil,
Aux voix menteuses ;
Laisse couler tes jours fleuris,
Comme un ruisseau qui passe et rit,
Sous la yeuse.


Persiste en tes espoirs muets,
Parfums du soir, pâles muguets
Que l’ombre aspire ;
Si chétifs, si prêts à trembler,
Qu’il est méchant de les troubler
Dans leur sourire.


L’idéal en toi resplendit ;
Son flot répercuté grandit
Au crépuscule.
Mais si, coupable en ton désir,
Tu tends les bras pour le saisir,
Il se recule.