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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/233

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Te verrai-je jamais, toute pleine de nuit,
Vers quoi le pur élan de mes actes converge,
Portant au bout des bras en ton manteau de serge
Des corbeilles de fleurs et des grappes de fruits ?


..... Oui je t’ai respirée, oui je te sens présente,
Les bosquets fleurissants sont pleins de ta venue ;
Je devine en mon cœur le bruit de tes pieds nus,
Étouffés sur le gazon que la lune argente.


C’est pourquoi, rénovant tous les cultes anciens,
Qui chantèrent l’amour dont ta survie est faite,
Je t’évoque et je crie en mon cœur de poète :
« Je te désire, éternelle Beauté, viens, viens.... »

..................

Et soudain tu parais, flottant à la lisière
De ce verger si calme, où je bêche pour toi
Le parterre bordé de mes roses trémières
Et le pied du laurier où se suspend ma foi.