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EUGÈNE RAMBERT





Bibliographie. — Poésies (1874) ; — Chansons d’enfants ;Dernières Poésies (1887) ; — Les Fleurs de deuil (1895).

Les œuvres d’Eugène Rambert ont été éditées à Paris par Sandoz et Fischbacher, à Lausanne par F. Rouge.

Eugène Rambert naquit le 6 avril 1830 près de Montreux (Suisse). Après avoir fait des études de théologie, il se consacra à la littérature et fut successivement professeur à l’Académie de Lausanne et à l’Ecole polytechnique de Zurich. Il revint en 1881 à Lausanne, où il mourut cinq ans après. Connu surtout comme prosateur, Eugène Rambert est aussi un poète fort remarquable. Il est avant tout un poète national. « Toute sa poésie, a dit Edouard Grenier, n’est qu’un hymne, un chant d’amour pour la Suisse… » Il doit tout à lui-même, à son travail, et a su rester simple : « Fils d’un simple vigneron des environs de Clarens, il se fait gloire de son humble origine :

Je suis né paysan, et je le resterai…

« Il était sincère en le disant ; mais le premier hémistiche seul est vrai. Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple :

Je reste vigneron et paysan dans l’âme,


écrit-il encore plus tard. Il est le représentant, comme Frédéric Bataille chez nous, de ces natures naïves et fortes, nées parmi les pasteurs et les villageois, qui s’élèvent peu à peu par le travail et la méditation jusqu’aux plus hautes régions de la pensée, et à qui la poésie ouvre son domaine enchanté, trop souvent fermé aux heureux de ce monde. »