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GEORGES RODENBACH

de Paris, à la Revue Blanche, à la Revue Encyclopédique, à la Revue Bleue, à l’Image, à l’Almanach des Poètes (1898), à l'Aube, au Livre des Légendes, au Figaro, au Supplément du Figaro ^1889-1898), au Gaulois (1888-1892), au Journal (1897-1898), etc.

Georges Rodenbach, né le 16 juillet 1855 à Tournai, mort à Paris le 25 décembre 1898, appartenait à une famille depuis longtemps dévouée aux lettres et d’origine flamande. L’enfance du poète s’écoula à Bruges. Il fit ses études au collège de Gand, et à Paris au collège Sainte-Barbe. Sorti de Sainte-Barbe en 1875, il retourna en Belgique, fit son droit à l’Université de Gand, puis revint à Paris vers 1876.

« C’est alors qu’il fit partie du Cercle des Hydropathes, fondé par Emile Goudeau, et qu’il publia Les Foyers et les Champs et Les Tristesses, où déjà s’annonçait son talent et qui commencèrent sa réputation. Vers 1885, il retourna encore une fois en Belgique, s’établit à Bruxelles, se fit inscrire au barreau de cette ville, et, avocat à qui les journaux prédisaient une clientèle certaine, plaida avec succès plusieurs causes, dont une ou deux ont laissé quelque souvenir. Délaissant ensuite le barreau pour s’adonner exclusivement à la littérature, il collabora pendant quelque temps à la Jeune Belgique, et se fit remarquer par ses polémiques avec Gustave Fréderix, le critique de Indépendance Belge. Enfin, en 1887, il quitta définitivement la Belgique et vint se fixer à Paris. » (Paul Léautaud, Poètes d’aujourd’hui.)

Georges Rodenbach, tel qu’il se manifeste dans ses œuvres définitives, est un poète très original qui possède à un haut degré la divination des secrètes affinités des choses et le goût des longues rêveries alanguies. Sa poésie, parfois un peu mièvre, et qui charme par sa douceur mélancolique et par son extrême délicatesse, est une musique délicieusement imprécise. Georges Rodenbach restera le poète exquis du Silence, des Béguinages flamands, des campagnes brumeuses, des eaux pâles, des villes flamandes à demi dépeuplées, à demi mortes, « dont il semble avoir pénétré l’âme, tant il en a merveilleusement noté la paix et la tristesse d’agonie ».




LE COFFRET


Ma mère, pour ses jours de deuil et de souci,
Garde, dans un tiroir secret de sa commode,
Un petit coure en fer rouillé, de vieille mode,
Et ne me l’a fait voir que deux fois jusqu’ici.