Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/255

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l’horrible monotonie d’une vie sans idéal, bornée aux mornes « réalités » du matérialisme.

Pendant quelque temps (1907-1908), M. O.-W. Milosz sembla pris de cette lassitude de la vie qui faisait dire à Edgar-Allan Poe : « Ma lampée de passion fut profonde, je m’enivrai ; maintenant je voudrais dormir. » Dans une lettre qu’il nous adressait à cette époque, il manifestait son intention bien arrêtée d’abandonner la poésie pour s’occuper exclusivement désormais de mathématiques et de philosophie, mais ce n’était là, fort heureusement, qu’un serment de poète, et les œuvres qui suivirent attestent, sous une forme plus classique, la puissance d’un beau talent mûri par la passion et la douleur.