Page:Wiele - Ame blanche.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
ÂME BLANCHE

XIV


— Line, ma chère petite, n’ayez pas peur…, ne craignez rien. J’ai quitté tantôt le pensionnat de ces messieurs Pluvinage…, et me voici.

C’est Jacques qui m’aborde dans la rue du Marais, en coup de vent, tandis que je me rends à mon école, un matin ; et je m’arrête, saisie de la rencontre, de ce qu’il a osé faire, épouvantée des conséquences que cela va avoir pour lui :

— Vous avez quitté ces messieurs Pluvinage ?

— Oui, ma chère, oui, et pour jamais.

— Allons donc ! Mais grand-père va vous renvoyer chez eux… vous y faire retourner de force.

— Je l’en défie bien.

— Il est votre tuteur ; il en a le droit…

— Aussi, vais-je le mettre dans l’impossibilité d’exercer ce droit.

J’ouvre de grands yeux, tremblante, bouleversée par l’assurance de ce garçon. Et il m’explique qu’il veut partir, quitter Bruxelles, absolument, que son plan est fait et que, sans son désir de me dire adieu, on ne l’aurait pas vu dans le quartier ce jour-là.