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ÂME BLANCHE

Honteux, dont on s’émerveillait qu’il soignât les affiliés gratis. Pendant une période, il fut énormément question d’un hospice pour les enfants rachitiques, qu’il s’occupait à installer à Buyde, une petite localité du littoral flamand renommée pour sa jolie situation dans les dunes, et où le roi s’était fait construire un chalet de plaisance : une vieille veuve, des clientes de mon grand-père, la baronne van Dael, qui avait perdu son unique enfant d’une maladie de la moëlle épinière, avait légué à M. Veydt une somme importante pour cette œuvre philanthropique et il accomplissait souvent le voyage de Buyde, afin de surveiller la bonne administration de l’hospice. Cette affaire, à ce qu’il prétendait, lui avait coûté gros, malgré le legs de la baronne !

C’était un bourreau d’argent, et il avait épousé ma grand’mère sans autre amour que celui de la fortune qu’elle possédait : au moment de leur mariage, elle était considérée dans le pays de Moorzeele, sur la Lys, comme la plus riche héritière du Courtraisis. Vite, il l’avait décidée à un établissement dans la capitale où il avait, naguère, fait ses études et où il eut tous les succès que, sans doute, il avait attendus de sa jolie figure et se sa belle prestance. Le choix du logis et son aménagement avaient été laissés à Mme Veydt qui les voulut très provinciaux et il y souscrivit. De se faire une clientèle,