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gasin de musique, échangeant des poignées de main avec son oncle, et s’écriant :

— Que je suis heureux ! J’espérais bien que c’était vous !

— Quel noble cœur ! Je devais m’y attendre chez le fils de ma chère sœur et de mon généreux ami ! s’écria M. Dixon d’un air théâtral, quoique les larmes qui coulaient de ses yeux fussent l’effet d’un sentiment vrai.

— Je vous ai vu hier au soir, continua Walter, et j’aurais cherché à vous parler, mais je ne pouvais quitter les dames Edmonstone, étant leur seul cavalier.

— Ah ! je craignais que vous ne fussiez pas libre de suivre les inspirations de votre cœur ; et il est heureux que je sois arrivé en l’absence de votre tuteur.

Walter se rappela les remontrances de Philippe, et la crainte que M. Edmonstone n’eût été du même avis lui traversa l’esprit ; mais le consentement de madame Edmonstone le rassura.

— Comment avez-vous appris que j’étais ici ? demanda-t-il.

— De la manière la plus flatteuse. M. Redford, sans connaître notre parenté, dont je ne parlerai jamais, me dit que la plus belle voix de ténor qu’il eût jamais entendue chez un amateur, était celle de M. Walter Morville. Vous pouvez imaginer ce que j’éprouvai en vous sachant si près, et en apprenant que vous aviez hérité du talent de votre mère.

La conversation fut longue, car Walter avait beaucoup de choses à entendre de son oncle. M. Dixon,