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le jeune Morville ne pouvait supporter l’idée que son enfant, l’héritier du vaste domaine de Redclyffe, fût élevé aux frais de son oncle l’artiste. C’était le sentiment qui l’avait poussé à sa dernière et malheureuse tentative de réconciliation.

Sébastien n’était pas encore revenu de la colère que lui avait causée cette démarche, quand il en apprit la malheureuse issue. Dès lors rien ne lui avait réussi. Il s’était marié, et il était tombé plus bas que jamais. Les jours de sa faveur auprès du public étaient passés, en sorte que ses gains et ses triomphes ne furent plus ce qu’ils avaient été. Il fit à Walter le récit de ses malheurs, auxquels le jeune homme, tout bienveillant qu’il était, ne pouvait prendre un vif intérêt.

La musique était un terrain sur lequel ils se rencontraient mieux, et, avec l’aide de cet art et de sa propre imagination, Walter trouva le moyen d’être content de son oncle. Il demeura avec lui aussi longtemps qu’il put et lui promit de le voir à Londres, quand il y passerait pour se rendre à Oxford.

Le lendemain matin, Philippe, pensant que Walter devait être avec son maître, alla trouver madame Edmonstone, avec qui il eut une longue conversation, au sujet de la rencontre que son cousin avait faite de son oncle. Ce qu’il avait appris de ce dernier auprès du vieux Redford n’était pas propre à lui en donner une très bonne opinion, ce qui, joint avec l’impression désagréable que lui avait faite le pauvre Dixon, en le prenant pour son neveu, lui fit peindre sous les