Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 163 —

sible, tâcha de lui faire entendre qu’il aurait tort de se lier avec cet oncle qui, n’étant pas dans l’indigence, n’avait pas besoin de son secours, et ne ferait que l’entraîner dans des sociétés où il serait exposé à se mal conduire. En un mot, elle lui conseilla de renoncer à le voir à Londres.

— C’est l’avis de Philippe, dit Walter.

— Oui, mais…

Il fit un signe d’impatience et elle s’arrêta.

— Pardonnez-moi, dit-il, si j’en fais à ma tête. Si M. Edmonstone m’ordonne de ne pas y aller, je lui obéirai : mais je ne vois pas que Philippe ait rien à me commander.

— Non pas commander, mais conseiller.

— Il a d’injustes préventions ; je ne crois pas que mon oncle veuille m’entraîner dans de mauvaises compagnies, et assurément vous ne me conseilleriez pas de négliger un homme qui était si fort attaché à mes parents. S’il n’est pas d’une naissance distinguée, et si le monde le méprise, ce n’est pas au fils de sa sœur à le lui faire sentir.

— J’approuve vos sentiments, Walter ; mais je crains que votre oncle n’ait pas de bons principes.

— C’est Philippe qui vous le dit.

— Vous êtes donc résolu ?…

— Oui, pardonnez-moi de n’être pas de votre avis, mais je crois que c’est mon devoir !

Madame Edmonstone sourit et convint qu’il avait peut-être raison, tout en répétant que Philippe était digne d’être consulté dans une affaire de ce genre.