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tie curieuse d’observer ce qui résulterait de la visite de cette jeune personne. Eveline avait beaucoup gagné, et pris quelque chose de plus réfléchi, en sorte que madame Edmonstone la trouvait presque digne de son jeune favori. Mais soudain, au milieu de ces belles imaginations, une chose frappa madame Edmonstone. C’était sa petite Amy, et non pas Eveline, qui était sans cesse avec Walter. Lectures, musique, promenades sur la terrasse, ils ne faisaient rien l’un sans l’autre. Et, quand la bonne mère se reportait par la mémoire aux dernières vacances de Pâques, c’était la même chose.

Quoique madame Edmonstone aimât tendrement Walter, elle se demanda jusqu’à quel point elle devait d’empêcher ces deux jeunes cœurs de s’engager sans le savoir, puisque Walter avait vu si peu de monde, qu’il pourrait se repentir un jour de ne pas avoir attendu plus tard pour faire un choix ? Et, si sa conduite venait seulement d’une amitié toute fraternelle, Amy ne risquait-elle pas de s’y accoutumer tellement, qu’elle éprouverait un grand vide quand il quitterait Hollywell ? Il fallait, avant qu’il fût trop tard, lui faire sentir que cette intimité n’était pas convenable et lui épargner ainsi les souffrances que Laura semblait avoir éprouvées. Mais comment aborder un pareil sujet avec une jeune fille si innocente ? Madame Edmonstone ne s’y serait peut-être jamais décidée, si, à ce moment, Amy n’avait frappé à sa porte.

— Où avez-vous été tout ce temps, Amy ?