Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 189 —

— Si vous continuez à combattre vos défauts comme vous l’avez déjà fait, vous pouvez tout espérer.

— Si vous me permettez d’espérer, je pourrai tout, madame ! Mais n’est-ce pas impardonnable que l’espérance d’une récompense terrestre me donne une force que je ne sais pas trouver en moi pour atteindre un but plus digne d’un chrétien ?

— Si vous ne parliez de chercher à vous vaincre que pour obtenir Amy, il ne faudrait rien attendre de vos efforts, mais je crois et j’espère qu’elle n’est pas votre but principal, c’est pourquoi j’ai plus de confiance… Cependant j’ai encore une chose à vous dire, non pas en ma qualité de mère ; mais comme toute femme prudente le ferait à ma place. Vous avez vu si peu de monde !… Vous eussiez rencontré peut-être une personne qui vous aurait mieux convenu que la fille de votre tuteur.

Il répondit en jetant sur Amy un regard de flamme :

— Je suis bien aise, madame, que vous ne disiez pas cela en votre propre nom !

— J’aurais dû ne rien dire du tout en l’absence de mon mari, répondit madame Edmonstone en souriant ; mais je suis sûre qu’il pensera comme moi, et ne voudra pas que vous vous engagiez encore.

— Sans doute vous avez raison de parler ainsi, reprit Walter comme à regret. Je dois être déjà bien reconnaissant que vous ne m’ayez pas tout à fait rejeté.

Les moments qui suivirent leur semblèrent bien courts à tous trois : ils étaient si heureux ! Ils causaient