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— J’ai reçu une lettre insultante… désagréable… dit-il en se reprenant. Je vous prie de m’excuser, Madame ; et il partit.

— Que lui est-il arrivé ? s’écria madame Henley, quoiqu’elle le devinât à peu près par une lettre qu’elle avait reçue de son frère. Elle accompagna lentement le jeune Graham au bas de l’escalier, en écoutant ses explications.

— Je ne sais pas, dit-il. Quelque mauvaise langue s’est mise entre lui et son tuteur. Je ne lui souhaite pas de rencontrer Morville dans ce moment ! Il faut que ce soit une accusation grave, car je n’ai jamais vu d’homme aussi furieux. Il faut que je le suive pour le calmer.

— Vous ne pensez pas, demanda encore madame Henley en le retenant, que son tuteur l’accuse avec justice ?

— Qui ? Morville ? Il faudrait que son tuteur eût de bons yeux pour le trouver en faute ! Il n’y eut jamais un jeune homme plus rangé !

— Ah ! pensa madame Henley, ces jeunes gens sont tous complices les uns des autres ; puis elle le laissa partir sans le questionner davantage. Mais, quand il sortit de la maison, Walter était déjà hors de vue, et il ne put le rejoindre.

Walter s’était élancé hors de la maison, espérant que le grand air le soulagerait. Il marchait toujours plus vite, comme s’il eût été poursuivi, ne sentant rien au dedans de lui qu’une rage tumultueuse contre l’accusateur qui avait voulu le ruiner avec tout ce