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la partie habitée ne formait qu’un petit campement autour de la cheminée, quoique la table ronde fût grande et que le fauteuil de cuir fût énorme. Au reste, Walter ne se servait jamais du fauteuil de son grand-père ; il l’offrait bien à Markham, et permettait même à Trim de s’y coucher ; mais, pour lui, il ne se servait jamais que d’une chaise. Mais dans ce moment la chaise était vacante, devant les restes du déjeuner encore épars sur la table, une tasse, une assiette vide, un pain réduit à la moitié. Le feu était presque consumé ; sur le sofa, encombré de livres, Walter était couché, la tête sur un dictionnaire, et profondément endormi. Ses longues paupières, ses couleurs animées, et ses traits, calmes comme ceux d’un enfant, lui donnaient dans son sommeil l’air encore plus jeune qu’il n’était réellement.

Il dormait si bien que Markham dut le réveiller ; il se leva en sursaut en s’écriant : Quelle honte ! je suis vraiment désolé !

— Désolé de quoi ? demanda Markham. Pour moi, je suis bien aise de voir que vous ayez été assez sage pour manger quelque chose et changer de vêtements.

— C’est là que j’aurais dû m’en tenir ; mais l’air de la mer endort. Puis, voyant le capitaine, il s’approcha de lui, et lui demanda des nouvelles de sa santé.

Le capitaine avait l’air embarrassé ; il ne pouvait croire que ce jeune garçon fût ce M. Walter Morville dont il avait tant de fois entendu répéter le nom ; et il répondit :