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un vicaire pour cette paroisse, et Walter espérait que ce pourrait être son ami M. Wellwood.

On n’eut pas le temps d’écrire à Hollywell ; M. Edmonstone s’en consola en disant que la surprise ne ferait pas de mal à sa famille, et que la joie ne tuait jamais personne.

Mais à Hollywell on ne laissa pas d’être inquiet en ne voyant pas arriver de lettre le lendemain matin. Madame Edmonstone et Charles avaient beaucoup espéré ; Amy ne comprit elle-même combien elle s’était flattée d’un heureux succès que lorsqu’on se répéta tristement les uns aux autres : Pas de lettre !

Ce qu’il y avait de pire, c’est que, selon l’habitude de M. Edmonstone de changer toujours les choses au dernier moment, il avait fixé son retour de Londres pour ce même mercredi, et qu’il y avait ce soir-là un dîner à Hollywell. À quatre heures personne au chemin de fer ! Il ne serait donc là qu’à sept, quand toute la société serait réunie.

Laura aida Amy à s’habiller, plaça des fleurs dans ses cheveux, l’embrassa et lui témoigna toute sa sympathie. Amy la remercia, soupira et pris son bras pour descendre, en lui disant tout bas :

— Si seulement je pouvais m’empêcher d’espérer encore un peu !

Laura ne répondit rien, car elle n’avait aucun espoir et ne voulait pas en donner à sa sœur. Amy s’assit au pied du sofa sur lequel était Charles, et sans oser le regarder, elle prit son ouvrage. Une voiture !… Elle rougit et pâlit. C’étaient seulement quelques-uns