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M. Ross et sa fille partirent les derniers. Mary s’enveloppa de son manteau et mit ses socques pendant que M. Edmonstone se désolait de ne pouvoir lui faire accepter sa voiture. Mary riait, remerciait, et disait que c’était un plaisir pour elle de s’en retourner à pied avec son père par cette belle nuit étoilée.

— Que je vous plains de sortir toujours le soir en voiture ! furent ses dernières paroles à Laura.

— Eh bien, Walter ! dit Charlotte, vous êtes-vous amusé ?

— Beaucoup. Ce jeu est charmant, et l’on en peut faire quelque chose de sérieux. Il y avait quelques morceaux d’or parmi tout ce clinquant : un surtout sur une bagatelle. Puis-je le revoir ?

— Oh ! ce n’était qu’une citation dit Amy, qui parcourait avec lui les définitions, et riait des plus plaisantes.

Cependant Philippe aidait Laura à ranger quelques livres.

— Oui, disait-il, il pense, il a de l’âme, il y a en lui un fonds solide.

— C’est vrai ! Combien il est supérieur à Maurice, par exemple.

— Si seulement il ne fait pas un mauvais usage de ces dons, et s’il y a plus que des paroles ! Je n’aime pas qu’on soit si prompt à communiquer ses sentiments.

— Maman dit que c’est la transparence de la jeunesse. Vous savez qu’il n’a jamais été en pension : aussi laisse-t-il échapper ses pensées sans craindre qu’on les