Page:Young - Les Nuits, trad. Le Tourneur, t. 1-2, 1827.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
LES
NUITS D'YOUNG.



-------------------------------------------------------------


PREMIÈRE NUIT.


---------------


Les misères de l'humanité.


DOUX sommeil, toi dont le baume répare la nature épuisée. Hélas! il m'abandonne. Semblable au monde corrompu, il fuit les malheureux. Exact à se rendre aux lieux où sourit la fortune, il évite d'une aile rapide la demeure où il entend gémir, et va se reposer sur des yeux qui ne sont point trempés de larmes.

Après quelques momens d'un repos agité, et depuis long-temps je n'en connais plus de tranquille, je me réveille.... Heureux ceux qui ne se réveillent plus!... Pourvu toutefois que les songes effrayans n'épouvantent pas les morts dans le fond des tombeaux.
Quels flots tumultueux de rêves insensés