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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/87

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pérés ou les vindicatifs. » Ses belles mains les ouvraient comme un écrin, montrant dans la crosse le magasin de cinq, de huit cartouches superposées.

— Et une détente si douce ! ajoutait-elle.

— Comme vous aimez les armes ! dit ce garçon étonné.

— Mais vous aussi, je pense, dit Olive.

Alors il avoua que c’était sa passion, sa curiosité, son seul objet d’envie. Il aurait souhaité d’être Mexicain pour porter qualorze pistolets à sa ceinture. La rondeur d’un canon d’acier lui paraissait le terme de la beauté.

— Moi, disait Olive, j’adore le tonnerre de l’éclatement.

Avec mille précautions l’armurier entourait de silence cette conversation : il aurait voulu qu’elle durât toujours, qu’un haut-parleur la diffusât, que tous ses clients l’entendissent.

Pour Olive, ni romanesque, ni sentimentale, elle ne pouvait s’empêcher de penser :

« Si je m’étais mariée, j’aurais aimé que mon mari parlât ainsi. »

Mais il n’est ici-bas rien de durable. Olive, ayant reçu du marchand la plus magnifique commande, dut ranger ses armes et partir. Il semblait que ce fût avec une pointe de regret. Le jeune