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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/135

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était conditionnel. Wallein vint à la tribune, et, pour mieux compromettre la situation de la malheureuse Reine, il rendit public son cas de conscience ; il expliqua quel ministère républicain lui était soumis, et il l’abjura elle-même, en termes véhéments, de signer sur-le-champ le décret qui mettrait au pouvoir les auteurs d’une constitution nouvelle.

C’était signer sa déchéance. Elle dédaigna de répondre comme d’obéir. Aussitôt, tous les délégués de la gauche et du centre furent debout, les bras levés, clamant le nom de Wartz, aggravant le tapage du bruit de leurs talons sur le plancher. Elle demeurait immobile et sans un geste. Le bruit redoublait. On commença de se battre au pied de la tribune ; il y eut une rixe sous les yeux affolés du président, qui ne put obtenir, dans le tumulte, l’expulsion des coupables.

Soudain, la Reine se leva ; on la vit prendre la plume, tracer des mots ; elle souriait d’un sourire de colère ; elle était terrible à voir. À peine femme, maintenant, dressée dans son velours noir, virilement, la tête fière, le profil hautain, elle se révélait le chef de l’État, la Maîtresse, le Roi.

— Selon le désir de la Délégation, dit-elle, nous venons de nommer ministres MM. Wartz,