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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/137

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V

LA RUE

Il dormit dix heures sans ouvrir les paupières. Madeleine attendait patiemment la minute du réveil, comptant sur le bonheur de le retrouver dans cette intimité, à l’heure la plus lumineuse de ce jour d’hiver, après les émotions de la veille. Il n’était rentré qu’à une heure avancée de la nuit, exténué, pris d’une sorte d’ivresse de fatigue qui l’avait jeté et endormi tout habillé sur son lit. Mais sa femme n’eut pas la douce causerie attendue. Il l’étouffa à demi dans ses bras, la couvrit de baisers, comme un homme qui semblait ne connaître de l’amour que ses violences. La délicate Madeleine, le cœur gonflé de tout ce qu’elle n’avait pas dit, dut entendre, après ce hâtif accès