Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/29

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— Monsieur Wartz, délégué d’Oldsburg, Majesté, fit le baron avec son tic d’inflexion d’épaules, et madame Wartz.

Sa Majesté ne regardait plus Madeleine ; ses yeux doux et puissants de femme mûre plongeaient dans les yeux, dans l’esprit même du jeune délégué. Et voulant marquer à quel point elle savait qui était devant elle :

— Monsieur Samuel Wartz, n’est-ce pas ? prononça-t-elle avec un accent étrange.

Il s’inclina sans répondre ; cette femme en satin mauve, magnifique plutôt que belle, la poitrine à demi nue sous les dentelles, et qui portait dans les cheveux comme le pli de la grosse et vieille couronne d’or massif de la dynastie, ne le toucha que comme une idée. Il pensait au mot de Saltzen : « C’est la Patrie vivante ».

Elle continua dans son intention persistante :

— C’est vraiment jour de fête, puisque toutes les opinions se rencontrent ici dans la paix et la gaieté.

Ainsi, elle le savait l’un des meneurs du mouvement républicain. Il lui fallait, sans doute, après les séances parlementaires, où elle ne pouvait être présente qu’à intervalles, dévorer les comptes rendus, se mettre en tête les trois cents noms de ceux qui étaient pour elle le pays politique, s’épui-