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Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/309

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— J’ai confiance en toi, Madeleine.

— Confiance !

Elle courut à son lit, elle s’y cacha le visage, elle s’y roula, s’y ensevelit, en criant d’une voix étouffée :

— Mon Dieu ! oh ! mon Dieu ! il a confiance et c’est tout, et cela suffit… Oh ! mon Dieu ! c’était donc tout ce que j’étais pour lui : un obstacle qu’on foule. Il aura tout sacrifié, même moi !

Son désespoir tenta le dernier coup. Elle se retourna vers lui, et sa tendresse outragée lui lança le suprême appel :

— Mais tu ne devines pas qu’en ce moment, c’est à Saltzen que je pense malgré moi, malgré ta belle confiance !… Saltzen qui, lui, m’aurait mise au-dessus de tout, Saltzen qui m’aime plus que toi !

Hannah frappait à la porte ; elle articula de sa voix sereine :

— L’huissier de monsieur fait dire qu’on attend monsieur depuis quatre heures en bas.

Wartz ne bougeait pas.

— Va-t’en ! lui dit Madeleine en le poussant vers la porte, va-t’en !

Il murmura :

— Te laisser…