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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/32

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Ce mot me rappela qu’on admet généralement sans discussion l’abnégation de la femme et l’égoïsme masculin, faisant en cela une pétition de principe sur laquelle on s’en repose d’une plus ample argumentation. Autre chose était d’entendre développer ce thème par une Sidonie. Je l’y poussai. Elle ne demandait que cela :

— Pas égoïste, l’homme ? fit-elle en s’échauffant, pas despote ? Lisez le Code. C’est lui qui l’a fait et cela se voit. La femme est une mineure. Elle n’est même pas maîtresse de ses biens. La signature du mari vaut seule. La femme est astreinte à l’obéissance dans la vie conjugale ; et dans la vie publique, jusqu’à nos jours, elle était écartée de l’administration ; aucune participation à la vie civile. On avait bien trop peur qu’elle n’y prit conscience de sa véritable valeur et n’y oubliât qu’elle était faite pour servir. Voyez comme on murait la jeune fille en la persuadant qu’elle était incapable d’autre besogne que celle de la maison. L’homme savait bien que, du jour où elle se mêlerait comme lui à l’activité générale, son