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PRÉAMBULE

Si telles étaient les œuvres de Dieu qu’il fût facile à l’humaine raison de les saisir, il ne faudrait pas les appeler ineffables et merveilleuses (Imitation,

I. IV, chap. xviii).

Si quelque lecteur prend ce livre sur la foi du métier de romancier qu’exerce l’auteur, et qu’il s’attende à une fantaisie littéraire et subjective à propos du cas ravissant en effet de la petite bergère bigourdane ; s’il escompte une histoire romancée, agréable exploitation d’une légende sans fondement où l’on se sera simplement efforcé d’extraire de l’illusion un grain de philosophie humaine, qu’il n’aille pas plus avant que ces pages liminaires.

À qui n’accepte pas qu’un ordre supérieur à nos sens domine le cours naturel de notre existence terrestre et que notre connaissance humaine soit restreinte, l’histoire vraie de Bernadette ne peut être racontée. En dehors du surnaturel, elle n’offre aucun intérêt, même pathologique, car les maladies dont souffrait l’enfant, l’asthme et la tuberculose, n’expliquent pas ses visions.