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XII

Dès le lendemain du mariage, après une scène de confidence où il dévoila ses projets à Mlle d’Aubépine qui pleura de joie, Frédéric reprit le train de Paris. Camille, un peu froide, l’accompagna jusqu’à l’extrémité de l’allée des hêtres. Elle le traitait de haut depuis le compliment qu’il lui avait fait et qu’elle hésitait encore à juger ou de mauvais goût, ou délicieux. « Je reviendrai bientôt », lui dit-il en la quittant. « Quand vous voudrez », reprit-elle. Elle pâlit légèrement, et ses yeux brillaient. Mais cette petite avait l’œil si brillant, qu’on ne savait jamais si c’était le glacé de la gaîté ou d’une larme.

Le trajet fut agréable pour Frédéric ; les villes, les villages, les champs fuyaient au loin ; il les regardait sans les voir, dans un bien-être très doux. Une grande paix le possédait. Il avait compris le sens de la vie. « J’ai fait du