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Page:Yver - La Vie secrete de Catherine Laboure.djvu/13

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Et le jour venu, il va prendre son billet d’embarquement pour Malte. En chemin, voici le bureau des diligences pour Rome. « Une main invisible m’a poussé », dira-t-il plus tard. Il entre, il retient une place pour le plus prochain départ…

Visite de Rome. Sensations les plus contradictoires. Un après-midi, dans l’église de l’Ara Cœli, adossée au Capitole, il éprouve une émotion inexplicable et si vive qu’il chancelle et que son valet de pied doit le conduire au grand air du dehors pour le ranimer. Ensuite, il traverse le ghetto, et la vue de ses malheureux coreligionnaires opprimés dans les bas quartiers le transporte de rage. « J’aime mieux être du côté des persécutés que des persécuteurs », écrit-il à sa sœur en rentrant.

Quinze jours se passent. Une corvée lui reste à accomplir. Une visite qu’il a toujours différée à un certain baron de Bussières, ami et allié de sa famille, protestant récemment converti au catholicisme : la veille du départ il ira, à l’improviste, ne le trouvera vraisemblablement pas, déposera sa carte. Mais sa finesse est déjouée, le néophyte se trouve chez lui, le