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XIII

Les vacances en Bretagne ne prirent pas chez les Arbrissel le même aspect que de coutume. Pierre trouvait chez sa mère comme un rajeunissement qu’il ne s’expliquait pas. Mme Arbrissel s’y mit en tête de recevoir beaucoup. Il y eut cette année le dimanche, à Kerzambuc, selon la mode qui s’improvisait alors en France, des « garden-parties ». Le parc, avec son décor d’hortensias bleus tendu au mur ouest du château, prêtait à une grandeur pleine de charme. On invita, paliers par paliers successifs, la noblesse du Finistère, du moins celle qui possédait encore une calèche et un attelage ; puis la magistrature de Quimper et de Quimperlé. Il y eut même un jeune substitut de Châteaulin qui fit sensation en pilotant la première voiture automobile qu’on eût vue dans le pays, faite de bon bois de hêtre, basse sur roues et pétaradante. Enfin quelques industriels « nés ». Un parterre de jeunes filles que leur naturel et leur franchise délivraient de toute gaucherie rencontraient là des garçons qui leur étaient tous plus ou moins