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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/113

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il y a eu un petit mouvement… de curiosité…, de sympathie…

— Je me rappelle l’incident, continua Clara charmée à son insu, on vous acclama, les fleurs du jardin furent arrachées, votre gentille Altesse en fut couverte. C’était joli comme une légende…

— C’est un beau souvenir pour moi, ait l’adolescente en fermant les yeux.

Clara la considéra une minute. La Lithuanie adorait poétiquement cette petite princesse de rêve qui figurait ses destinées. Qu’y avait-il donc de mystérieux dans cette jeune fille maladive pour qu’un peuple se troublât à son seul nom… Elle était débile, misérable, incapable de se tenir debout, elle ignorait sans doute le premier mot de la politique, mais se fût-elle couchée en travers du seuil royal, que la révolution justicière et frénétique, accourant hérissée de fusils et de piques pour anéantir le pouvoir du roi, se fût arrêtée hésitante, à sa vue. « Pourquoi se demandait Clara ? Qu’est-ce donc qu’une jeune reine ?… »

Wanda poursuivait :

— Depuis cette aventure, mes libres promenades ont pris fin. Ce qui est permis à la plus simple fille d’Oldsburg ne me l’est pas. Mon père est intervenu. Il a bien fait. D’abord, je pouvais rencontrer tout autre chose que la sympathie…, et puis, il y a une seconde raison…

— Laquelle ? interrogea Clara, sans songer.

L’archiduchesse sourit :