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IV

L’abbé Naïm, à l’autel de son église de planches, célébrait l’office de la Toussaint. C’était un pauvre autel fait d’une pierre consacrée, posée sur un retable de bois de sapin à moulures. Une nappe fraîche à large dentelle le recouvrait. Tout l’ornement était fait de cierges et de bougies qui brasillaient abondamment autour du tabernacle. Un crucifix doré régnait au-dessus. C’était un seul enfant de chœur qui servait l’office, et sur un prie-Dieu, par derrière, un vieil homme venait de chanter le Gloria in excelsis Deo. Maintenant l’abbé Naïm, courbé sous sa chasuble blanche, les mains croisées sur sa poitrine, priait en silence, au centre de l’autel. Sa messe était toujours interminable, arrêtée sans cesse par ses méditations, ses tête-à-tête avec Dieu. En ce moment,