Page:Yver - Le Mystere des beatitudes.djvu/461

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XVIII

Sur le quai de la gare de Lyon, muzard attendait le rapide de Nice, en arpentant l’asphalte. Yvonne lui avait écrit pour le prier d’être là, ne voulant pas voir d’autre visage que le sien en débarquant. Et il était venu, le cœur rongé par le chagrin, mesurant quelle avait été cette amitié protectrice qui, pendant des années, l’avait lié au malheureux Solème. Ce drame de la fin l’épouvantait encore. Plus il réfléchissait, plus il devenait sévère à l’égard de l’insatiable Yvonne, cause de tout. Il pensait : « Je ne pourrai m’empêcher de le lui dire. Elle a été le poison de son mari, avec son désir de l’argent. Solème était bon, il ne demandait qu’à aimer ; elle a exploité l’amour de Solème pour l’asservir à l’argent. Oui, je lui demanderai ce qu’elle a fait de ce grand garçon si doux, si épris de la vie, qu’elle emme-