Page:Yver - Le Mystere des beatitudes.djvu/47

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« Est-elle assez dénuée de sens, ma vie, est-elle assez vide ! Un labeur mécanique toute la journée, et puis le soir, le travail de la pensée dans un cerveau borné ; l’écureuil tournant une roue dans sa cage. Le Moi est détestable, pourtant, je n’agis que pour lui ; pas un de mes efforts qui ne tende à lui. Ainsi, tant de soins pour préparer à mon palais cette tasse de café… Imbécile, tu ne l’auras pas ! »

Muzard saisit d’un mouvement vif l’anse délicate et, dans le même instant, le liquide jeté sur les bûches en soulevait un nuage de cendres et de vapeur. Et d’un air de colère méchante et triomphante :

« Je puis me passer d’un ami, je puis me passer d’une femme et d’une famille ; je puis me passer de tout. »