Page:Yver - Le Vote des femmes.djvu/41

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croyait d’après ses dires expéditionnaire au ministère du Travail où en réalité 1] n’avait jamais mis les pieds ? Leur bonne mère lui envoyait bien de l’argent secrètement. Mais puisqu’il était toujours enseveli sous les dettes, qu’en faisait-il ? Et ce service militaire à Caen, tardivement accompli à cause d’ajournements successifs commandés par sa santé, n’était-ce pas le bouquet, le couronnement avec ses cinquante-sept jours de prison et le conseil de guerre pour finir, où il n’avait dû de n’être pas envoyé aux bataillons de discipline qu’à la pitié des juges militaires pour le nom qu’il portait ? Et ensuite, quelle nuit équivoque ! Son départ pour les colonies en compagnie d’un camarade de régiment vaguement désigné dans ses lettres sous le nom de Julot. À quel commerce s’étaient-ils livrés ensemble au Sénégal, pour qu’une année durant ses parents n’eussent pas reçu de demandes d’argent, jusqu’à une certaine affaire de chèques sans provision où M. de Pancé avait été acculé aux mandats télégraphiques ?

— Ah ! dit madame Logrand-Maillard, ce pauvre enfant a toute mon indulgence. C’est un faible. Il ne fallait pas le lâcher tout seul dans la vie. N’oubliez pas que, si vous êtes ici, c’est pour son sauvetage.