Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/102

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il nous faut habiter à proximité de l’usine.

— Hélas ! dit M. Martin d’Oyse, je ne vois rien, le coteau est imbâti. Il m’appartient sur plusieurs centaines d’hectares, et j’ai toujours refusé ces terrains aux entrepreneurs, ne voulant point gâter par des bâtisses dépourvues de goût ce coin charmant de nature.

— C’est très bien, dit en riant Samuel, mais ce coin charmant de nature, aujourd’hui, n’est pas suffisant pour nous abriter.

M. Martin d’Oyse, tourné vers sa chère Élisabeth, lui lança un regard où se lisait son invincible piété, le respect de ses volontés et de ses délicatesses, en même temps qu’une prière. Ces deux époux, après trente-deux ans de vie commune, étaient tellement habitués à se lire dans l’âme, qu’il leur suffisait d’un de ces regards pour remplacer un discours. La belle Élisabeth s’avança :

— Messieurs, il y a le second étage du château qui est inoccupé. M. Martin d’Oyse et moi le mettons bien volontiers à votre disposition. Nous vous considérons comme des nôtres à partir d’aujourd’hui. Sous quelque forme que vous présentiez votre intervention, nous ne pouvons oublier qu’elle