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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/119

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ici le dragon haletant. Quant au père Antoine, le mécanicien, il allait de sa machine à ses nouveaux patrons qui le rabrouaient sur sa lenteur.

— C’est comme un fait exprès, disait-il en montrant la longue échine d’acier, ma bonne amie ne m’a pas fait de blagues aujourd’hui. Mais hier, monsieur Élie ! hier, elle ne donnait rien !

Vers trois heures de l’après-midi, quand les moteurs furent en place, les deux frères s’ébrouèrent ensemble, et déclarèrent qu’ils allaient maintenant déjeuner. Ils ruisselaient d’une sueur noire, la toile de leur combinaison s’était imprégnée de graisse, et ils sentaient le fer comme une machine en action. Mais Élie était devant eux frémissant d’enthousiasme. Ses cousins lui semblaient détenir la puissance de deux jeunes dieux. Quelle force de commandement émanait de ces muscles ouvriers et habiles ! Ces garçons-là pouvaient tout. M. Xaxier, en les apercevant, s’écria :

— Oh ! les pauvres enfants !

Eux riaient à belles dents, et de tout leur visage noirci. Rapidement ils se lavèrent à la rivière. Tout le monde revint luncher