Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/122

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qu’ils eussent rien demandé, leur apportait-elle tous les éléments capables de nourrir leur projet naissant ? Et leur curiosité se heurtait à cet aspect de petite employée banale, ayant aux joues la fraîcheur paysanne, et dans ses yeux bruns ce quelque chose de retenu, de secret, de défiant qu’on ne trouve généralement, chez les femmes du peuple, qu’après la trentaine.

Son rôle terminé, cependant, et son jeune esprit précis ne voyant rien de plus à faire pour faciliter l’œuvre des nouveaux associés, elle se tourna vers M. Martin d’Oyse et sa figure changea :

— Je vais vous chercher de la crème, chez maman.

Elle n’avait pas franchi la porte que Samuel Alibert, toujours sous le coup du même étonnement, demanda :

— Qui est-ce, monsieur, cette fille ?

On tâcha de leur expliquer : une dactylographe, ou mieux que cela, une secrétaire et peut-être plus encore, une enfant élevée dans l’ombre de l’usine, fille d’une vieille domestique d’autrefois, et qui s’était dévouée corps et âme à la filature.

— Elle est très au courant, dit Freddy.