Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/319

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sur un terrain où le prestige de M. Martin d’Oyse, qu’ils régentaient à la filature, les jugulait. Aujourd’hui, les chiens rompus, Frédéric osa dire :

— Après tout, pourquoi pas ? Nous vous proposons un échange, un gros avantage d’argent contre une valeur dont la perte ne vous serait pas si sensible que vous ne le croyez. Toute la curiosité qui s’attache…

Cette fois Élie se fâcha.

— Mon cher cousin, laissez-moi vous dire que vous, commettez une erreur. Il n’est pas question pour nous, là, de curiosité, mais d’une sorte de sentiment religieux à l’égard du sanctuaire où se concrétise toute notre histoire familiale. Vous saurez qu’il est des choses sacrées, mon cousin.

— Je le sais, dit Frédéric. Mais je pensais que nous, les Alibert, qui n’avons jamais compté avec vous, qui avons fait nôtre votre cause, avions acquis ici une créance morale.

Élie et son père se sentirent écrasés à cette phrase. Que dire si maintenant les cousins riches en appelaient à la reconnaissance de ceux qu’ils avaient sauvés !

— Je vois que l’art d’être bienfaiteur est difficile, monsieur, dit M. Martin d’Oyse,