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III

Au dîner, pendant qu’une chambrière mettait des draps au lit de Henri IV, Chouchou apparut fringant, avec son costume de l’année passée, retrouvé dans la garde-robe. Madame Martin d’Oyse dévorait des yeux son enfant extraordinaire. Cette femme froide et compassée, qui gardait tous les gestes d’une rigide bourgeoise, se laissait trahir par ses yeux, ses yeux longs et ardents sous l’arc d’un sourcil pareil à un large coup de pinceau. Ils étaient encore pleins de vie et de douceur, malgré la cinquantaine. Ils expliquaient l’invraisemblable légende qui courait à mi-voix sur le roman de son mariage.