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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/43

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aux glissements vifs de sa femme qui se déshabillait dans le cabinet de toilette voisin. Il se la représentait tressant pour la nuit sa chevelure lourde, assise devant de petits flacons mystérieux. À la fin, il repoussa la revue et se mit à décacheter un catalogue d’ouvreuses de coton, que le représentant de la maison Krieg lui avait envoyé le jour même. Il aperçut plusieurs planches représentant la coupe des machines, leur fonctionnement. Il lut : « Ces ouvreuses n’ont pas leur pareille pour travailler le coton d’Égypte. » Et là-dessus, le refermant, il le froissa de ses deux mains et le jeta au panier. À ce moment Cécile, les pieds nus dans des mules, ses deux longues tresses d’or battant les flots de linon de sa chemise de nuit, beaucoup plus jolie ainsi que le jour, entra dans le cabinet de travail. Le jeune mari, instinctivement, tendit les bras quand elle frôla son fauteuil, mais Cécile alla gravement s’asseoir près du feu, devant lequel s’allongea sa jambe nue qui faisait danser la pantoufle.

— Élie, dit-elle brusquement, elle est épatante votre famille.

— Mais vous me le répétez continuellement, ma chérie.