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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/88

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il faut se mettre pour admirer quelque chose de beau. Votre race, mais, père, vous ne la connaissez pas comme je la connais, moi qui n’en suis pas. Vous ne savez pas la séduction qu’elle exerce, le prestige dont elle éblouit. Les plus chics éléments humains l’ont formée à travers les siècles. Elle s’est érigée en éliminant tout ce qui était inférieur dans les pensées, dans les sentiments, dans les gestes. Je sais tout cela, père, mais si je ne suis qu’une Alibert, moi, je suis pourtant une Alibert et c’est aussi quelque chose. Ma famille, c’est la vigueur, c’est la vie. J’ai tout lieu, moi aussi, d’en être fière. Alors, quand j’ai vu Élie si malheureux, quand j’ai détaillé la catastrophe qui s’avance contre nous à pas rapides, je me suis demandé si, au lieu de jeter la filature dans un mauvais marché pour faire la part du feu, il ne serait pas mieux de se tourner vers ma famille pour obtenir qu’elle s’alliât à nous dans la lutte. Sans votre permission, j’ai écrit à mes cousins Alibert. Les jeunes Alibert, vous les connaissez, père, ce sont des gaillards, au moral comme au physique. Je leur ai proposé de remettre à leur père leur minoterie qui marche toute seule et où ils ramassent