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Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/227

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V

Cinq heures. Sur une voie de garage, un train de marchandises dont la locomotive commence à siffler frénétiquement, regorge de marsouins tumultueux. On voit se presser aux portes des voitures, les vareuses bleues ornées du liséré de la petite cravate noire : la cravate qui depuis quarante-cinq ans porte toujours le deuil de Bazeilles. Ils sentent tous que lorsqu’un détachement de la coloniale s’en va vers le front, c’est une force vive qu’on jette dans la mêlée. Ils se savent l’effort vivant de la France. Ils en ont une fierté bruyante.