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Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/280

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ral Minerbe, l’autre fois. Eux, ils avaient de la famille. C’était à moi de marcher.

Et l’enfant des « Fortifs » lève son front tatoué pour dire qu’il est prêt. C’est bon. Il va se diriger vers la tranchée française, pour avertir les camarades. Ce sera dur !

Pendant ce temps, on gagne du terrain. La tranchée boche est à cent mètres… à quatre-vingts. Soudain, le bouillonnement d’une mitrailleuse, et la course effrénée des balles ennemies au ras de l’herbe…

Mais il y a une erreur de réglage : les projectiles ne blessent que la terre gelée où ils s’enfoncent. Et la ligne des souliers à clous progresse toujours. Nénette bondit dans l’herbe après les balles. L’adjudant, pareil au chien de berger, fait à quatre pattes le tour de son troupeau.

— Hardi ! hardi ! Voyez si Nénette a peur !

La distance n’est plus guère que de soixante mètres. Le tir s’est relevé. Parfois, au long de la ligne, deux godillots s’immobilisent sur le terrain. Mais le reste continue d’avancer régulièrement. N’est-ce pas une chose entendue