Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/318

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— Je suis fâché que vous partiez, dit Teddy avec un soupir que comprend mademoiselle Jeanne.

Elle reprend :

— Je reviendrai dimanche prochain.

Aléatoire promesse ! Éventuel rendez-vous ! Combien fragile est le lien qui vient de se nouer entre leurs cœurs ! Ne faudrait il pas un signe tangible qui montrât la solidité de leur sympathie, et qui fût le gage de sa constance ? Hélas ! Teddy tâte en vain sa tunique. Ses poches sont vides. Il ne possède plus rien, rien qui ait été une partie de sa vie, aucun objet témoin de ses exploits, rien que le magnifique et solide couteau de l’armée anglaise qui ouvre les boîtes de beurre du Canada, débouche les litres de vin de France, scie le bois, coupe le fer. Ce n’est peut-être pas le plus idéal cadeau qu’on puisse faire à une jeune fille, mais le plus bel Anglais du monde ne peut offrir que ce qu’il a. Et Teddy Jackson, timidement, tend à la jolie dactylographe son gros couteau d’ordonnance aux multiples usages.

— Souvenir ! dit-il.