Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/98

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légères. Une telle attaque était bien faite pour ébranler la fermeté de mon chevalier léonin. C’est alors que, d’après le troubadour languedocien, s’engage ce dialogue sublime entre Mainfroy et le comte d’Argentan : « Chevalier, nous sommes perdus, car ces démons veulent nous faire ardoir comme torches, dit le comte. — Sire, dit Mainfroy, mieux vaut ardoir ici-bas, pour la gloire du royaume de France, qu’ardoir en enfer pour ses péchés mortels. — Ains, dit le comte, si devons être ars en ces nefs, oncques ne servirons plus le royaume de France, ni ne combattrons plus les infidèles. Appelons donc les nautonniers, qu’ils mettent la navie à la mer, afin de nous recueillir et que nous échappions à ces flammes. — Sire, dit le chevalier, laide chose serait fuir. En Barbarie suis venu pour l’honneur de la France et la gloire de ma dame qui gît en son chastel de Pampelune. Mille fois choisirais-je d’être ars tout en cendres ici plutôt que retourner vers elle en habits de honte et confusion. » Et mon auteur ajoute que là-dessus, face aux projectiles enflammés, les deux sei-