Aller au contenu

Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

combien de fois s’étaient-ils retirés en grande déconvenue, parce que le rideau restait clos, rigide et ferme devant le vent, qui ne l’ébranlait même pas.

S’ils avaient seulement pu apercevoir les pelouses fleuries de tulipes, qui s’arrondissaient derrière les sapins, s’ils avaient vu les beaux calices multicolores étaler dans leurs feuilles raides leurs pétales épais comme des fleurs bien portantes, ils auraient pu se dire : M. X. cultive les tulipes.

S’ils avaient pu, dans une éclaircie du feuillage noirâtre, surprendre le gros chat noir qui faisait le sphynx sur l’appui du perron, en dardant droit devant lui ses émeraudes immobiles, ils auraient compris que M. X. élevait un chat noir.

S’ils avaient pu voir, par la fenêtre ouverte de l’office, le bataillon de morues salées pendues aux solives du plafond, balançant leur queue noire au bout de leur corps blanc, qui étincelait de sel quand le soleil luisait, ils auraient vu que M. X. se nourrissait exclusivement de morue salée.

Mais ils ne voyaient ni morue, ni chat, ni tulipe, de sorte qu’ils ne savaient rien sur M. X.,