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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/52

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au lit, comme il le faisait d’ordinaire à cette heure…

Pensait-il à ses tulipes, ou bien à sa douce sœur, qu’il avait si cruellement repoussée ? Nul n’aurait pu le dire.

Sur le chemin, dont sa large jupe gris fer balayait la poussière, Mme Pascal, la lettre à la main, marchait à tout petits pas. Et son faible cerveau supportait mal l’assaut de pensées qui s’y livrait.

C’est qu’en effet, dans sa vieille main ridée et frémissante d’émotion, elle tient un paquet de secrets, la clef de beaucoup de mystères peut-être, et voilà que là-bas apparaissent les sapins de M. X., qui dans le crépuscule deviennent tout noirs. Et quand elle sera rendue là, elle devra glisser cette aubaine extraordinaire, cette lettre, dans la boîte du courrier de l’étrange personnage ; et elle n’aura rien su, rien, rien, des secrets qu’elle tient dans sa main.

La lettre dit peut-être ce qu’est M. X., et ce qu’est l’étrangère. Que de choses intéressantes, émouvantes, Seigneur !

Et la bonne femme tremble comme la feuille des hêtres là-haut, sous le souffle du soir. Son