Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

monnaie roula sur le pavé rouge, aux acclamations de tous les enfants.

— Le vilain petit garçon, dit Mme Béatrix, en remettant l’argent à l’aubergiste.

Mère Pascal, poussée par un héroïque mouvement, fit un pas en avant ; mais elle recula bientôt, décidée à ne rien avouer du tout. Tous les enfants coururent l’embrasser, ainsi que le père Pascal ; mais à ce moment, le coucou sonna trois heures, et Mme Beatrix eut un cri d’étonnement.

— Trois heures, mes pauvres enfants ! Le train part dans vingt minutes, et nous sommes bien loin de la gare. Comment allons-nous faire ? Ah ! pourquoi n’ai-je pas commandé l’omnibus ?

— Pauvre petite dame ! pauvre petite dame ! gémissait le brave aubergiste ; ils n’arriveront jamais, c’est certain…

— Mais, maman, si nous nous hâtions, disait Cécile, qui ne doutait de rien, peut-être que…

— Attendez ! s’écria le père Pascal, l’esprit illuminé par une géniale pensée. Ohé ! Lambert.

Lambert était un fermier de Sainte-Solange qui avait fait son foin de bonne heure, et qui le rentrait, voyant le mauvais temps ; il passait à ce