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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/142

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IV

Dina Skaroff, depuis quatre ou cinq semaines, travaillait éperdument. L’époque du concours d’internat approchait. Elle redoutait surtout l’épreuve écrite de pathologie, et relisait ses livres ; mais c’était maintenant avec un entrain plein d’agrément qu’elle étudiait. Elle se sentait savoir. Quand, feuilletant ses traités, elle voyait se dérouler, à la volée des pages, comme en un panorama, le lamentable ensemble de toutes les misères humaines dont les planches en couleur étalaient crûment les figures, l’orgueil la prenait de posséder en sa mémoire déjà toutes ces images. Les souvenirs sanglants d’autopsie, l’âcre odeur des amphithéâtres, les aspects répugnants du mal, le dégoût, la pitié même, tout se transformait : la médecine devenait un grand poème ; les maladies, des ma-