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princesses de science

il n’a jamais pu vaincre sa répugnance, — et du poulet chaud : or, dix fois je l’ai dit à Rose, Fernand ne mange le poulet que froid.

Puis se reprenant :

— Pardon, Dina, je dois vous sembler ridicule, mais, quand on est marié, voyez-vous, ces choses-là prennent une grande importance ; une femme qui aime son mari doit s’inquiéter de son bien-être matériel, n’est-ce pas ?

— Je ne vous trouve pas ridicule ; je pense seulement que, pour des femmes comme nous, c’est difficile d’être mariées.

— Comment, difficile ? pas du tout, ma chère ! Tout ce contretemps est imputable à ma vieille servante qui a oublié mes recommandations tant de fois répétées… Je me flatte d’être une bonne épouse, au contraire, et une bonne interne par-dessus le marché !

Quelqu’un montait l’escalier : Thérèse sourit de joie. Le docteur rentrait. Il ouvrit la porte, serra très fort la main de Dina, et, câlinement, étreignit sa femme. Les visites de la matinée l’avaient exténué ;

— Je meurs de faim !

Et l’on devinait son plaisir à retrouver sa maison jolie, le déjeuner prêt et sa femme si tendre. Mais Thérèse, désolée, s’écria :

— Ah ! mon pauvre chéri ! mon pauvre chéri !

— Qu’y a-t-il ?

Et, comme on passait à la salle à manger, elle lui